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Les réactions fusent sur l’accord européen sur les NBT

Pour être définitivement adopté, le texte européen sur les nouvelles techniques génomiques (NBT ou NGT) doit encore faire l’objet d’un vote formel par le Parlement et par le Conseil.

L’accord européen sur les nouvelles techniques génomiques (NBT, ou NGT) a été salué par de nombreuses organisations agricoles. Les opposants, qui qualifient les plantes issues de ces techniques d’OGM, sont vent debout.

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L’adoption de l’accord européen en trilogue sur les nouvelles techniques génomiques (NBT, ou NGT), dans la nuit du 3 au 4 décembre 2025, n’a pas manqué de faire réagir les organisations agricoles et environnementales.

Un outil pour une agriculture « plus résiliente »

Union française des semenciers (UFS), FNSEA… De nombreux communiqués saluant l’annonce ont été diffusés. Le Collectif pour l’innovation variétale, qui regroupe 27 organisations représentant agriculteurs et filières (1), résume le message général en saluant une « étape clé » avec un « compromis qui apparaît équilibré ».

Ces technologies seront « un outil complémentaire au service d’une agriculture innovante, moins consommatrice d’intrants et résiliente », estiment les membres du collectif. Le texte « trace une voie pragmatique pour accélérer l’innovation variétale avec des garanties lisibles pour tous les acteurs ».

L’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) « ne peut que se réjouir de cette avancée majeure », mais reste « mobilisée pour essayer d’améliorer encore certains points ».

Le Copa-Cogeca, qui représente les agriculteurs et les coopératives agricoles européennes, salue également une « étape majeure [qui] met fin à plus d’une décennie de débats et confirme l’approche scientifique et proportionnée proposée par la Commission européenne ».

Une « suppression du droit à cultiver et manger sans OGM »

A contrario, pour la Confédération paysanne et la Coordination européenne Via Campesina (ECVC), il s’agit d’une « trahison des préoccupations légitimes » des paysans et paysannes et des consommateurs, « en particulier en ce qui concerne les brevets ». Sur ce sujet, des « demandes essentielles ont été supprimées au cours du trilogue », estiment les organisations. Elles dénoncent, pour les agriculteurs, des « risques de poursuites abusives pour contrefaçon de brevet ».

Les deux syndicats réaffirment par ailleurs qu’elles estiment que les plantes issues de NBT sont des OGM. Et ce faisant, l’accord est une « déréglementation » qui « supprimerait complètement le droit [à] cultiver et à manger sans OGM ».

L’association Pollinis, mobilisée de longue date contre le projet de texte, dénonce « un recul inquiétant pour l’agriculture ». Elle regrette que l’Union européenne soit « prête à sacrifier le principe de précaution ». Elle dénonce en particulier un manque de transparence, avec l’absence d’étiquetage jusqu’au consommateur.

Pour être définitivement adopté, le texte doit encore faire l’objet d’un vote formel par le Parlement européen et par le Conseil, qui pourrait être organisé en mars 2026.

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